Introduction
Le DUERP et le travail de nuit sont étroitement liés, car le travail nocturne expose les salariés à des risques spécifiques qui peuvent affecter leur santé, leur sécurité et leur bien-être. Travailler en horaires décalés perturbe le rythme biologique, augmente la fatigue et accroît le risque d’accidents du travail.
L’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur d’identifier et prévenir les risques professionnels, y compris ceux liés au travail de nuit. L’évaluation de ces risques doit figurer dans le DUERP, avec des mesures adaptées pour limiter leur impact.
Un DUERP bien structuré aide à prévenir les troubles de santé liés au travail nocturne. Il améliore également les conditions de travail. Il permet aussi d’éviter les sanctions en cas d’accident. Cet article explore ainsi les risques du travail de nuit, les obligations légales de l’employeur et les bonnes pratiques de sécurité.
Pourquoi le travail de nuit présente-t-il des risques accrus ?

Le travail de nuit modifie profondément le fonctionnement physiologique des salariés et augmente certains facteurs de risque. Travailler pendant des horaires inhabituels perturbe le cycle veille-sommeil, ce qui entraîne une baisse de vigilance et une fatigue chronique. Cette fatigue augmente le risque d’accidents, aussi bien sur le lieu de travail que lors des trajets domicile-travail.
Le travail nocturne a aussi des conséquences sur la santé à long terme. Des études montrent qu’il favorise l’apparition de troubles cardiovasculaires, métaboliques et psychologiques. Une exposition prolongée au travail de nuit est associée à un risque accru d’hypertension, de diabète et de stress chronique.
L’isolement professionnel est un autre facteur à prendre en compte. Les employeurs encadrent moins les salariés de nuit, qui accèdent difficilement aux services de santé et de secours en cas d’accident. Cette situation complique la prise en charge rapide d’un incident et peut aggraver ses conséquences.
Ces risques spécifiques doivent être identifiés et analysés dans le document unique, afin de mettre en place des mesures de prévention adaptées.
Les obligations légales de l’employeur concernant le travail de nuit
Les autorités encadrent strictement le travail de nuit pour protéger la santé des travailleurs. L’article L. 3122-1 du Code du travail définit le travail de nuit comme toute période de travail effectuée entre 21 heures et 6 heures du matin.
L’employeur a plusieurs obligations légales pour limiter les risques liés au travail nocturne. Il doit réaliser une évaluation des risques spécifiques et l’intégrer dans le DUERP. Cette évaluation doit être mise à jour régulièrement, notamment en cas d’accidents liés à la fatigue ou à une organisation inadaptée.
L’entreprise doit également organiser un suivi médical renforcé pour les travailleurs de nuit. Une visite médicale obligatoire est prévue avant l’affectation à un poste de nuit, suivie d’un suivi médical régulier pour surveiller l’impact sur la santé du salarié.
L’article L. 3122-12 du Code du travail impose aussi des mesures de compensation pour limiter les effets du travail nocturne. Cela peut inclure une réduction du temps de travail, un accès prioritaire aux postes de jour ou des aménagements horaires pour favoriser le repos.
Si l’employeur ne respecte pas ces obligations, il risque des sanctions et engage sa responsabilité en cas d’accident.
Comment intégrer le travail de nuit dans le DUERP ?
L’intégration du travail de nuit dans le DUERP repose sur une analyse détaillée des risques spécifiques et la mise en place de mesures préventives adaptées.
L’employeur doit d’abord identifier les dangers liés aux horaires décalés. Il doit analyser l’impact du rythme de travail sur la vigilance, la fatigue accumulée et les conséquences sur la santé des travailleurs. Cette analyse doit prendre en compte les horaires précis, la fréquence des périodes de nuit et l’organisation des pauses.
Une fois les risques identifiés, ils doivent être classés selon leur niveau de gravité et leur probabilité d’occurrence. Les travailleurs qui effectuent des tâches répétitives ou demandant une forte concentration sont particulièrement exposés à la baisse de vigilance. Ceux qui manipulent des machines dangereuses ou conduisent des véhicules doivent bénéficier d’une surveillance accrue.
Le DUERP doit aussi préciser les dispositifs de prévention mis en place. Cela inclut des pauses plus fréquentes, l’accès à des espaces de repos adaptés, ainsi qu’une organisation des rotations pour éviter les rythmes de travail trop irréguliers.
Enfin, une mise à jour régulière du DUERP est nécessaire pour s’adapter aux évolutions des conditions de travail et aux retours des salariés sur les difficultés rencontrées.
Quelles mesures de prévention pour réduire les risques du travail de nuit ?

L’employeur peut mettre en place plusieurs mesures de prévention pour limiter les effets négatifs du travail nocturne.
Une organisation du travail adaptée est essentielle pour limiter l’impact de la fatigue. L’employeur doit éviter les horaires irréguliers, privilégier les roulements progressifs et permettre des temps de récupération suffisants entre deux périodes de travail de nuit. Des pauses fréquentes doivent être instaurées pour éviter la baisse de vigilance.
L’aménagement des espaces de travail est essentiel. Un éclairage suffisant réduit la fatigue oculaire et aide les salariés à rester attentifs. Un espace de repos doit être mis à disposition pour permettre aux travailleurs de récupérer pendant leurs pauses.
L’alimentation et l’hydratation sont aussi des éléments clés pour maintenir l’énergie et la concentration des travailleurs de nuit. Il est recommandé de mettre à disposition des collations équilibrées, riches en protéines et en fibres, afin d’éviter les baisses de régime dues aux fluctuations du glucose dans le sang.
Un suivi médical rigoureux est indispensable pour s’assurer que les salariés supportent bien le travail de nuit. L’accès à des consultations régulières avec un médecin du travail permet de détecter d’éventuels troubles liés aux horaires décalés et d’adapter l’organisation si nécessaire.
Enfin, la sensibilisation des travailleurs aux effets du travail nocturne sur leur santé permet d’adopter de bonnes pratiques. L’employeur peut organiser des formations pour apprendre aux salariés à gérer leur sommeil, optimiser leur repos et reconnaître la fatigue excessive.
Conclusion
Le travail de nuit expose les salariés à des risques accrus, notamment la fatigue, les troubles de vigilance et les problèmes de santé. L’intégration de ces risques dans le DUERP est essentielle pour assurer la sécurité et le bien-être des personnes ayant un travail de nuit.
Un DUERP bien renseigné et mis à jour régulièrement permet de prévenir les accidents. Cela permet également de limiter les impacts du travail nocturne sur la santé et d’éviter des sanctions en cas de contrôle.
L’employeur doit être proactif en mettant en place des mesures adaptées. Cela passe par une réorganisation du rythme de travail, un suivi médical renforcé et un aménageant des espaces de travail. Ainsi, cela limite les effets négatifs du travail de nuit.