Introduction
Le DUERP et les AT/MP sont étroitement liés, car un document unique bien structuré permet d’anticiper et de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque année, des milliers de salariés sont victimes d’accidents ou développent des pathologies liées à leurs conditions de travail. Une mauvaise évaluation des risques peut avoir des conséquences graves, tant pour la santé des travailleurs que pour la responsabilité de l’employeur.
L’article L. 4121-1 du Code du travail impose aux entreprises d’identifier, évaluer et limiter les risques professionnels. Pourtant, certaines négligences persistent, entraînant une hausse des arrêts de travail, des indemnisations et des cotisations AT/MP. En intégrant une analyse précise des dangers dans le DUERP, les employeurs peuvent réduire significativement ces incidents et garantir un environnement de travail plus sûr.
Cet article détaille les obligations légales, les méthodes d’analyse des risques, ainsi que les bonnes pratiques pour réduire les AT/MP grâce à un DUERP efficace et actualisé.
AT/MP : définitions et enjeux pour l’entreprise : DUERP

Les AT/MP (accidents du travail et maladies professionnelles) englobent tous les événements ou pathologies directement liés à l’activité professionnelle. Ils représentent un risque majeur pour la santé des travailleurs, mais aussi un coût financier et organisationnel important pour les entreprises.
Un accident du travail se définit comme un événement soudain survenant dans le cadre professionnel et entraînant une lésion corporelle ou psychologique. Il peut s’agir d’une chute, d’un écrasement, d’une coupure ou d’un malaise lié aux conditions de travail. Une maladie professionnelle, quant à elle, résulte d’une exposition prolongée à un risque (produits chimiques, postures contraignantes, stress) et figure sur un tableau de reconnaissance établi par la Sécurité sociale.
Les AT/MP ont un impact direct sur l’entreprise. Chaque incident entraîne une désorganisation du travail, une perte de productivité et une augmentation des cotisations patronales auprès de la Caisse d’Assurance Maladie. En cas de faute inexcusable, l’employeur peut également être condamné à verser des indemnités complémentaires au salarié victime.
Un DUERP bien structuré permet d’anticiper ces risques, d’éviter les litiges juridiques et de protéger la santé des travailleurs. Une analyse détaillée des dangers et des actions de prévention ciblées sont donc essentielles pour limiter le nombre d’AT/MP en entreprise.
Comment analyser précisément les risques dans le DUERP ?
L’efficacité du DUERP repose sur une analyse détaillée et actualisée des risques professionnels. Pour être réellement utile, ce document ne doit pas se limiter à une simple liste des dangers. Il doit inclure une évaluation approfondie, précisant la nature du risque, son niveau de gravité et les mesures de prévention adaptées.
La première étape consiste à identifier les dangers spécifiques à chaque poste de travail. Ces risques incluent les risques mécaniques, comme les chutes, écrasements et coupures. Les risques chimiques concernent l’exposition aux substances toxiques. De même ,les risques ergonomiques provoquent des troubles musculo-squelettiques. Les risques psychosociaux englobent le stress et le harcèlement. L’employeur doit organiser des visites régulières. Il doit aussi échanger avec les salariés concernés pour établir un état des lieux précis.
Ensuite, l’entreprise doit évaluer le niveau de criticité de chaque risque en tenant compte de deux critères :
- La fréquence d’exposition : un danger auquel un salarié est exposé quotidiennement représente un risque plus élevé qu’un événement rare.
- La gravité des conséquences : certaines situations peuvent entraîner des blessures légères, tandis que d’autres peuvent causer des accidents graves ou des incapacités permanentes.
Une fois cette évaluation réalisée, l’entreprise doit proposer des mesures de prévention adaptées. Ces actions peuvent inclure l’amélioration des équipements, la formation des salariés, la mise en place de procédures de sécurité ou encore la réorganisation des tâches pour limiter l’exposition aux dangers.
Enfin, le DUERP doit être mis à jour régulièrement. L’arrivée de nouveaux équipements, les changements de méthodes de travail ou la survenue d’un accident du travail imposent une réévaluation immédiate des risques pour éviter qu’un incident similaire ne se reproduise.
Bonnes pratiques pour réduire les AT/MP grâce au DUERP
Un document unique bien utilisé est un véritable levier de prévention contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. Voici quelques bonnes pratiques permettant de réduire efficacement ces risques.
1. Sensibiliser et former les salariés
Un salarié bien informé est un salarié qui prend moins de risques. L’entreprise doit organiser des formations régulières sur les gestes et postures, l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI) et les réflexes à adopter en cas d’incident.
2. Impliquer les équipes dans l’évaluation des risques
Les salariés sont les premiers exposés aux dangers et connaissent souvent mieux que personne les risques liés à leur poste. Leur participation à l’évaluation des risques et aux mises à jour du DUERP permet d’obtenir une analyse plus pertinente et d’identifier des solutions adaptées.
3. Mettre en place un suivi rigoureux des incidents
Chaque accident ou quasi-accident doit être analysé en détail pour comprendre ses causes profondes. Une fiche de suivi des événements indésirables permet d’identifier des tendances récurrentes et d’adapter les mesures de prévention en conséquence.
4. Moderniser les outils de prévention
Les entreprises peuvent utiliser des logiciels de gestion des risques pour automatiser le suivi du DUERP, gérer les mises à jour et faciliter la communication entre les services concernés. Ces outils permettent une meilleure traçabilité des actions mises en place et garantissent une réactivité accrue en cas d’alerte.
5. Assurer une communication transparente
Une culture de la prévention repose sur une communication fluide et proactive entre l’employeur, les managers et les salariés. La mise en place de réunions dédiées à la sécurité et la diffusion de documents pédagogiques contribuent à renforcer la sensibilisation aux risques.
Un DUERP efficace et bien appliqué permet donc de réduire le nombre d’AT/MP, d’améliorer la sécurité au travail et de limiter les coûts financiers liés aux accidents et maladies professionnelles.
Conclusion sur le DUERP et les AT/MP
Un DUERP bien structuré et mis à jour est un outil clé pour réduire les AT/MP et garantir un environnement de travail sécurisé. En identifiant précisément les risques professionnels, en impliquant les salariés et en mettant en place des actions de prévention adaptées, les entreprises peuvent limiter les accidents du travail et les maladies professionnelles.
La responsabilité de l’employeur est engagée en cas de négligence. Un DUERP incomplet ou obsolète expose l’entreprise à des sanctions financières et à des litiges avec la Sécurité sociale. Une gestion rigoureuse de ce document est donc essentielle pour protéger les travailleurs et l’organisation.
L’anticipation est la clé d’une prévention efficace. Un employeur proactif, qui assure un suivi régulier des risques et des mesures de prévention, réduit l’impact des AT/MP et améliore durablement la sécurité et le bien-être au travail.