Depuis le 16 février 2025, les formations à la création et à la reprise d’entreprise ne sont plus automatiquement éligibles au financement CPF. Cette réforme, qui vise à encadrer davantage l’accès aux financements publics, impose désormais que seules les formations menant à une certification enregistrée au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) ou au Répertoire Spécifique (RS) puissent être financées par le CPF.
Cette décision a un impact majeur pour les entrepreneurs en devenir. Beaucoup comptaient sur cette aide pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion et au développement d’une entreprise. Désormais, il devient indispensable de repenser son approche et d’identifier des solutions alternatives pour financer une formation adaptée à son projet.
Quelles sont les raisons de ce changement ? Quelles formations restent accessibles via le CPF ? Comment financer sa formation autrement ? Cet article fait le point sur cette réforme et les nouvelles options disponibles pour les futurs entrepreneurs.
Pourquoi cette évolution ?
L’objectif de cette réforme est de garantir une meilleure qualité des formations destinées aux entrepreneurs. Jusqu’à présent, les formations à la reprise d’entreprise étaient éligibles au CPF sans exigence de certification, ce qui permettait une grande diversité d’offres, mais avec des niveaux de qualité variables.
Avec cette évolution, seules les formations menant à une reconnaissance officielle sont financées, assurant ainsi un accompagnement structuré. L’État cherche ainsi à éviter les dérives observées dans certaines formations insuffisamment qualifiantes. Cette décision vise également à orienter les entrepreneurs vers des parcours véritablement adaptés aux exigences du marché.
Conséquences pour les porteurs de projets
Pour ceux qui avaient déjà validé leur formation avant le 16 février 2025 et accepté un devis, aucune modification ne s’applique. Leur formation reste prise en charge par le CPF. En revanche, les nouvelles demandes effectuées après cette date pour des formations non certifiantes ne sont plus éligibles. Les droits initialement mobilisés sont alors restitués au compte CPF du bénéficiaire, et l’éventuel reste à charge est remboursé.
Cette restriction implique que de nombreux entrepreneurs doivent désormais revoir leur plan de formation. Il devient nécessaire d’identifier des formations certifiantes correspondant à leur projet ou d’explorer d’autres modes de financement pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion et au développement d’une entreprise.
Quelles formations sont désormais éligibles ?
Seules les formations menant à des certifications enregistrées au RNCP ou au RS sont éligibles au financement CPF. Parmi les certifications disponibles, on trouve :
- RNCP35215 : Entrepreneur de la TPE
- RS7004 : Conduire un projet de création d’entreprise
- RS5508 : Construire et conduire un projet entrepreneurial
- RS5579 : Création d’entreprise : bâtir un projet entrepreneurial durable
- RNCP39745 : Entrepreneur de petite entreprise
- RS5244 : Création ou reprise d’une entreprise agricole
- RS6923 : Création d’entreprise : identifier les points-clés pour un projet réussi
- RNCP35922 : Master Entrepreneuriat et management de projets
- RS6996 : Créer son projet d’entreprise
Quelles alternatives au CPF pour le financement d’une formation ?

Face à cette nouvelle restriction, plusieurs solutions de financement peuvent être envisagées. Certains dispositifs permettent encore de prendre en charge tout ou partie des frais de formation selon le profil du bénéficiaire.
Pôle emploi peut financer des formations sous certaines conditions grâce à l’Aide Individuelle à la Formation (AIF). Ce dispositif s’adresse en priorité aux demandeurs d’emploi et peut couvrir tout ou partie des frais pédagogiques.
Les régions et collectivités locales proposent également des aides spécifiques pour accompagner les créateurs et repreneurs d’entreprise. Selon le lieu de résidence, il est possible de bénéficier d’un financement partiel ou total.
Les OPCO (Opérateurs de Compétences) jouent également un rôle essentiel. Pour les salariés en reconversion ou ceux souhaitant évoluer vers l’entrepreneuriat, ces organismes peuvent financer des formations adaptées à leur projet professionnel.
D’autres alternatives existent, notamment les prêts d’honneur et les subventions accordés par des structures comme Bpifrance ou Initiative France. Ces aides financières sont généralement octroyées sous condition de présentation d’un projet solide et viable.
Enfin, certaines formations permettent des paiements échelonnés, facilitant ainsi l’accès aux connaissances indispensables à la reprise d’une entreprise. Cette option peut être intéressante pour les entrepreneurs souhaitant autofinancer leur parcours tout en répartissant leur investissement dans le temps.
Que faire si votre formation n’est plus financée par le CPF ?
Dans ce contexte de restriction, plusieurs démarches peuvent être entreprises pour maintenir son projet de formation. Il est d’abord essentiel de vérifier si la formation souhaitée peut être financée par un autre dispositif, comme l’AIF ou les aides régionales. Si elle n’est pas éligible, il peut être judicieux d’identifier une certification RNCP ou RS équivalente qui répond aux besoins du projet entrepreneurial.
Il est aussi recommandé de contacter directement l’organisme de formation afin d’explorer les solutions alternatives qu’il peut proposer. Certaines structures offrent des accompagnements sur mesure, parfois avec des options de financement spécifiques.
Les entrepreneurs peuvent également se tourner vers des structures comme la BGE (Boutiques de Gestion) ou les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI). Ces organismes proposent un accompagnement personnalisé pour faciliter l’accès aux ressources et aux formations adaptées à la création et à la reprise d’entreprise.
Conclusion sur le financement CPF depuis février 2025
La fin du financement CPF pour la formation à la reprise d’entreprise marque un changement important pour les porteurs de projets. L’État mise désormais sur des formations certifiantes afin de garantir un apprentissage plus structuré et efficace.
Si cette nouvelle réglementation complique l’accès à certaines formations, elle vise néanmoins à renforcer la crédibilité et la pertinence des parcours suivis par les entrepreneurs. Ceux qui souhaitent toujours se former disposent d’alternatives pour financer leur projet. Il est donc essentiel d’anticiper cette transition en explorant les nouvelles possibilités offertes par les certifications RNCP et RS, ainsi que les aides complémentaires disponibles.